mercredi 8 février 2017

LE DROIT ET LA FISCALITE LIES AUX TITRES MINIERS EN RD CONGO

LE DROIT ET LA FISCALITE LIES AUX TITRES MINIERS EN RD                                                 CONGO

 

PRÉSENTATION SOMMAIRE DE LA RD CONGO ET DE SON POTENTIEL MINIER

 La République Démocratique du Congo est située au cœur de l’Afrique centrale. Elle est bornée au Nord par la République Centrafricaine et le Soudan, au sud, par l’Angola et la Zambie, à l’Est par l’Ouganda, le Rwanda, le Burundi et la Tanzanie, et à l’ouest par la République du Congo, l’enclave de Kabinda et l’océan Atlantique.

Sa superficie, est de 2.345 000 km².
C’est le troisième plus grand pays d’Afrique (en taille), après l’ancienne République de Soudant et l’Algérie.
Avec une population d’environ 77 millions d’habitants, selon les dernières estimations de l’Institut national  de la statistique, dont moins de 40 % vivent en milieu urbain ; Et également avec ses 80 millions d’hectares de terres arables et plus de 1 100 minéraux et métaux précieux répertoriés.
La RDC occupe la 11ème place au monde du point de vue de sa superficie.
La fraction du territoire  occupée par l’homme ne représente que 4,5% de sa superficie, soit
105 579 045 Km².

SITUATION ECONOMIQUE

Le taux de croissance économique de la RDC, après avoir chuté à 2,8 % en 2009 du fait de la crise financière internationale, s’est établi globalement à 7,7 % par an sur la période 2010-2015, soit un niveau bien supérieur à la moyenne de l’Afrique subsaharienne.

Cette performance s’explique par la vigueur de la croissance des industries extractives et des investissements associés, et, dans une moindre mesure, par le niveau des investissements publics.

 Le ralentissement de l’économie mondiale et la baisse de la demande et des prix des minéraux, conjugués à l’instabilité politique dans le pays, ont eu des répercussions négatives sur l’économie au dernier trimestre 2015 et au premier semestre 2016.

Le taux de croissance du PIB a ralenti à 6,9 % en 2015, contre 9,5 % en 2014.

Les autorités de la RDC ont récemment revu à la baisse leurs prévisions de croissance pour 2016 et tablent à présent sur une progression de 4,3 %.

DONNÉES DE PRODUCTION [1]

Unités
T1
2016
Avr
2016
Mai
2016
Juin
2016
S1
2016
S1
2015
S1 2016 vs
S1 2015
2016 e
2015
2016 pr
2015
Cuivre
t
234,363
89,925
83,689
81,230
489,207
512,212
-4.5%
978,414
995,805
-1.7%
Cobalt
t
13,638
4,686
5,070
5,758
29,152
32,845
-11.2%
58,304
69,328
-15.9%
Or
Kg
5,436
1,626
1,815
1,916
10,793
13,098
-17.6%
21,586
25,806
-16.4%
Diamant
1000 cts
3,515
1,112
908
1,470
7,005
7,450
-6.0%
14,011
17,152
-18.3%
zinc
t
1,897
-
1,014
1,271
4,182
7,232
-42.2%
8,364
14,193
-41.1%
Cassitérite
t
1,992
716
729
871
4,308
4,546
-5.2%
8,616
8,827
-2.4%
Coltan
t
327
117
136
149
728
693
5.1%
1,457
992
-15.5%
wolframite
t
6
-
-
3
9
34
-73.5%
18
44
-59.1%
Le relief de la RDC est composé de la cuvette centrale, des plateaux du sud et du sud est, des collines et massifs du bas Congo, d’une zone littorale et du bourrelet montagneux de l’est.

v  la cuvette centrale
C’est une vaste dépression de 750.000 km² dont l’altitude varie entre 340 m (Lac Tumba et Maï-Ndombe) et 700 m (collines de l’Uélé).
Elle est limitée au Nord par la ligne de partage des eaux de l’Ubangui et du Chari, à l’Est par la dorsale montagneuse qui borde le rift Est africain, au Sud et Sud-Est par les plateaux du Kasaï et du Katanga, à l’Ouest par le fleuve Congo et le plateau du Kwango.
Le paysage est calme et abrite un réseau hydrographique dense, dont les zones inondables constituent d’immenses marécages.
Certaines des ses rivières, telles que le Kasaï et la Tshikapa charrient des eaux brunes imprégnées des matières organiques, essentiellement ferrugineuses.

v  les plateaux du sud et du sud est
Ces plateaux comprennent : les plateaux du Kwango et du Kasaï
v  les collines et massifs du bas Congo
Il s’agit des collines et massifs granitiques et quartzitiques connus sous le vocable local de « Mont de cristal ».

VEGETATION
La végétation présente une très grande diversité selon les conditions climatiques, le relief et les sols qui sont eux-mêmes différents d’une région à l’autre.
Les paysages épais et massifs très homogènes occupent environ 1.000.000 de km² dans la cuvette centrale.

Il s’agit notamment de :
§  Forêts denses qui s’étendent de part et d’autres de  l’équateur.
§  Forêts claires vers l’Est
§  Savanes et steppes vers de Sud et l’extrême Nord ainsi que des forêts galeries le long des cours d’eau.

LE POTENTIEL MINIER CONGOLAIS
Les richesses minières de la RDC sont reparties dans les 6 régions qui entourent la cuvette centrale et forment le socle ancien.

v  L’ancienne  province du Katanga (sud ouest)
C’est la principale région minière qui jadis a attisé les convoitises et a été le théâtre de plusieurs guerres qu’à connu le pays, la guerre du Katanga (1977-1978) la guerre de l’AFDL en 1997.

Cette région renferme dans le sous-sol, une variété des minerais à savoir : le cuivre, le zinc, le cobalt, l’étain, l’uranium, l’argent, l’or, le plomb, le manganèse, le charbon, le cadnium, le germanium…
v  Les provinces de nord Kivu et sud kivu
C’est la région de l’est du pays, frontalière avec le Rwanda, le Burundi et l’Ouganda.
Cette région de Kivu est la deuxième région du pays après le katanga, a possédé les meilleurs gisements stannifères.
On extrait principalement dans cette région, de l’or ainsi que divers minerai accompagnateurs comme le Colombo, la Tantalite, le Wolfranite, la cassiterite…
On a localisé à Luesha (dans le nord Kivu), un important gisement de pyrochlore, ainsi que le nobium.
On exploite de l’or à Maniema, tandis que le gaz méthane a été découvert dans les profondeurs du lac kivu.
v  L’ancienne Province du  Kasaï oriental
Les régions du kasaï sont mondialement connues pour leurs importants gisements de diamants.
Le Kasaï oriental renferme le diamant industriel dont l’exploitation est assurée par la MIBA (société minière de Bakwanga), elle possède 8 centres d’extraction des minerais à ciel ouvert dont 3 gisements alluvionnaires, 3 gisements gravier et 2 gisements kimberlites (la roche mère de diamant).
v  L’ancienne Province du  Kasaï Occidental
Elle renferme le diamant de joaillerie dont l’exploitation est de type artisanal. Des comptoirs d’achat agréés s’occupent de l’achat des diamants aux exploitants artisanaux.
v  L’ancienne Province Orientale
C’est la région nord est du congo. Elle renferme d’importants gisements aurifères de la RDC. Ces gisements sont exploités par l’office des mines de Kilo moto. Il existe dans cette région, d’importants gisements de fer.
v  La Province du Congo Centrale
Région sud ouest du pays, sa principale richesse est le pétrole. Il existe également un gisement de bauxite à Tshela, mais celui ci n’est pas encore exploité.

LES PRINCIPAUX INDICES DES GITES MINERAUX ET DES PIERRES ORNEMENTALES[2]

PROVINCES
PRINCIPAUX INDICES DES GITES MINERAUX ET DES PIERRES ORNEMENTALES
BANDUNDU
Diamant, kaolin, argiles
BAS CONGO
Bauxite, cuivre, plomb, zinc, vanadium, phosphate, or, diamant, manganèse, marbre, granites, noir et rose, sel gemme, fer, argiles, pyrite, talc, silice, kaolin, barytine, sable et calcaire asphaltiques, calcaire et quartzite.
EQUATEUR
Diamant, or, fer, calcaire, kaolin, argiles, cuivre, granite, niobium, ocre
KASAI OCCIDENTAL
Diamant, argiles, or, chrome, nickel, cobalt, platine, cuivre, fer, kaolin, plomb
KASAI ORIENTAL
Diamant, argiles, chrome, cobalt, cuivre, nickel, or, fer, kaolin, talc
KATANGA
Cuivre, cobalt, uranium, colombo-tantalite, or, platine, lithium, talc, wolfram, zinc, argiles, bismuth, cadmium; germanium; cassitérite, charbon, fer, granites, gypse, kaolin, manganèse, salines, béryl (émeraude), saphir
KINSHASA
Argiles, silice, kaolin, sable de verrerie et grès arkosique
MANIEMA
Or, cassiterite, amblygonite, argiles, cuivre, diamant, fer, kaolin, manganèse, colombo-tantalite, plomb, talc, wolfram
NORD KIVU
Argiles, cassitérite, basnesite, béryl, charbon, granite, monazite, niobium, or, platine, wolfram, colombo-tantalite
PROVINCE ORIENTALE
Or, argent, diamant, argiles, cuivre, fer, kaolin, colombo-tantalite, ocre, schistes bitumeux, talc
SUD KIVU
Or, cassitérite, amblygonite, argent, argiles, basnaesite, béryl, bismuth, diamant, diatomite, monazite, niobium, wolfram, colombo-tantalite.

Le droit et la fiscalité miniers en RD Congo sont régis essentiellement par  deux textes :
La loi minière du 11 juillet 2002, et son décret d’application du 26 mars 2003.
Lesdits droits et fiscalités sont liés aux différents titres miniers.

Les  titres miniers les plus importants de la législation minière en RD Congo, sont :
·         L’autorisation de prospection
·         Le permis de recherche
·         Le permis d’exploitation des grandes mines
·         Le permis d’exploitation des petites mines et l’exploitation minière artisanale.
C’est ainsi que nous examinerons,  les  titres miniers les plus significatifs de la RD Congo, et relever  le droit et la fiscalité qui s’y appliquent.

 I-                    LE DROIT ET LA FISCALITE LIES A LA PROSPECTION MINIERE
 Il est précisé que les activités minières débutent par la reconnaissance, la prospection,  la recherche et  se poursuivent par l’exploitation. Et comme nous l’avons indiqué, le nouveau code minier Congolais ne traite pas les questions liées à la reconnaissance.

Concernant la prospection minière, Il n’existe aucune fiscalité particulière pour l’obtention de l’attestation de prospection, si ce n’est le versement de 25 $ US de frais de dossier qui doit être versé lors du dépôt de la déclaration de prospection.

Tel que nous l’avons suggéré ci haut, la mise en place d’une autorisation de prospection exclusive en plus de l’autorisation  de prospection générale, permettra  d’appliquer à ce niveau de l’activité minière, une partie de droit supérieur annuel.
Ce droit viendra en déduction au cas ou le requérant sollicite le permis de recherches ou d’exploitation par la suite. Il conviendra d’établir par exemple le payement de 30% de droit superficiaire applicable la première année du permis de recherches.

II. LE DROIT ET FISCALITE LIES AUX ACTIVITES MINIERES DE LA RECHERCHE

 Avant le début de l’exploitation minière, le requérant sollicite le permis de recherches. A ce stade, il doit payer des droits fixes liés particulièrement aux frais de dossier, et un droit adosser sur la superficie du permis.
A- Droits fixe liés aux permis de recherches          
L’article 98 du décret minier indique «au moment du dépôt de la demande de permis de recherches, le requérant paye au cadastre minier, central ou provincial, les frais de dépôt y afférents… ».
Le montant est fixé par décret du ministre qui a les mines dans ces attributions.
B- Le droit supérficiaire annuel par carré lié aux permis de recherches
 Le requérant au permis de recherches supporte des droits supérficiaires annuels par carré. L’objet de ces droits, est la prise en charge des coûts des prestations et de la gestion des droits constatés par les titres miniers. Ces droits sont versés au cadastre minier, qui rétribue une quotité aux services du ministère des mines, chargé de l’administration du code[3].

Ces droits sont payés pour la première année, au moment de la délivrance du titre minier ou des carrières, au prorata temporis à la délivrance du titre initial, ou à la dernière année de validité du titre.

Ces droits sont payés pour la première année, dans un délai de 30 jours à compter de la date de la décision d’octroi du permis de recherches.  Par la suite, ces droits sont versés avant la fin du premier trimestre de l’année civile.
Les taux des droits supérificaires annuels pour le permis de recherches sont fixés à l’équivalent en Franc Congolais tel qu’indiqué ci-après.

Il est rappelé que la durée du permis de recherche est de :

§  4 ans pour  les pierres précieuses, renouvelable 2 fois pour 2 ans de chaque renouvellement.
§  5 ans pour les autres substances, renouvelable 2 fois pour 5 ans de chaque renouvellement.

Ainsi, les droits superficiaires annuels portant sur la recherche minière sont  réglées comme suit :

1.        2,55 $ US par carré pour chacune des deux premières années de la première période de validité du permis. Soit 0,03 $ US  par hectare.
2.        26,34 $ US par carré pour chacune des années de la première période de validité après les deux premières années. Soit 0,31 $ US  par hectare, correspondant à 10 fois plus que les deux années précédentes.
3.        43,33 $ US par carré pour chaque année de la première période de renouvellement, Soit 0,51 $ US par hectare,   correspondant à soit 1,7 fois plus que les années  suivantes les deux premières années.
4.        124,03 $ US par carré pour chaque année de la deuxième période de renouvellement, Soit 1,46 $ US par hectare correspondant à 2,8 fois plus que les années du premier renouvellement.
1 an           1 an                  1 an         1 an                          1 an                  1an         1 an                      1 an
            
2,55$US  2,55$US    26,34$US    26,34$US              43,33$us           43,33$us    124,03$us       124,03$us
P/carré     pa/carré     Pa/carré       P/carré                P/carré                   P/ carré      P/carré         P/ carré

Concernant les produits de carrières
Les droits supérficiaires annuels par carré pour le permis de recherches des produits de carrières est fixé à l’équivalent en Franc congolais de 4,25 $ US. pour chaque année de la validité de l’autorisation sans distinction entre la période initiale et la période de renouvellement, soit 0,05 $ US par hectare.



v  Les frais de dossier liés à l’instruction cadastrale
Toute demande de permis d’exploitation fait l’objet d’un versement de frais de dépôt partiel de dossier afférent à l’instruction cadastrale, équivalent en franc congolais à 500 $ US.

v  Les frais de dossier liés à l’instruction environnementale
Dès la notification de l’avis cadastral, le requérant paie les frais de dépôt pour l’instruction environnementale de sa demande de permis d’exploitation.
B- Les droits superficiaires annuels par carré applicables aux permis d’exploitation


·           Pour le permis d’exploitation, le taux est de 424,78 $ US par carré, soit l’équivalent de   5 $ US par hectare.
·           Pour le permis d’exploitation de rejets, le taux est de 679,64 $ US par carré, soit l’équivalent de 8 $ US par hectare.
·           Pour le permis d’exploitation de petites mines, le taux est de 195,40 $ US par carré, soit l’équivalent de 2,30 $ US par hectare.

 IV-LE DROIT ET LA FISCALITE PARTICULIERS POUR LES PETITES MINES ET L’EXPLOITATION MINIERE ARTISANALE.


L’exploitation  minière à petite échelle est imposée sous 3 régimes.



L’exploitation minière à petite échelle est soumise au régime douanier prévu aux articles 225 à 235 du code minier.
a- Les droits d’entrée
Les droits d’entrée sont imposés aux taux préférentiels comme suit :

§  à compter du commencement de travaux : le taux est de 5%.

Les carburants, lubrifiants, réactifs et consommables destinés aux activités minières sont soumis à un droit d’entrée unique de 3% pendant toute la durée du projet.
Le titulaire du titre minier ne bénéficie de ces taux que s’il a préalablement fait approuver la liste des biens importés par les autorités compétentes.


Le code minier prévoit une exonération totale pour l’exportation des biens ou produits en rapport avec le projet minier.
A l’exception des droits et frais en rémunération des services rendus à l’exportation des produits marchands ou des biens à l’exportation temporaire dont le  taux ne peut dépasser 1% de la valeur des biens ou produits.
2- le régime fiscal de droit commun et le régime de taxation unique
 Conformément à l’article 262 du code minier, l’exploitation minière à petite échelle relève du régime fiscal de taxation unique en ce qui concerne les impôts pour lesquelles le titulaire du titre minier est redevable et ce en rapport avec les activités minières.

Le titulaire des titres miniers est redevable dans le cadre du droit commun, des droits de consommations et d’assises.[4]

Le taux de l’imposition forfaitaire unique pour les activités d’exploitation minière à petite échelle, est de 10% du chiffre d’affaires résultant de la valeur de vente des produits marchands.
Cette imposition forfaitaire unique exonère les  bénéficiaires, au paiement des impôts ci-après :

§  la redevance minière,
§  L’impôt mobilier,
§  l impôt professionnel sur les bénéfices,
§  L’impôt exceptionnel sur les rémunérations des expatriés
§  et l’impôt sur le chiffre d’affaires à l’intérieur.

Pour les autres impôts et taxes non indiqués ci dessus, le titulaire du permis d’exploitation des petites mines est assujetti au régime de droit commun.[5]
L’exploitant de la mine à petite échelle peut opter soit de demeurer dans le régime de la taxation unique, soit d ‘être assujetti au régime minier général.

C’est ainsi qu’avant de commencer ses activités d’exploitation le titulaire du permis d’exploitation de petite mine doit notifier à l’administration fiscale et à la direction des mines, l’option du régime fiscal qu’il souhaite adopter.

Cette lettre de notification doit être déposée au moins 30 jours avant le   début de la prochaine année fiscale du contribuable.
Cette option ne prendra effet qu’au premier jour de la prochaine année fiscale du titulaire.


Le régime fiscal artisanal s’applique à trois types de personnes :

L’exploitant artisanal, le négociant, le comptoir d’achat agrée

L’exploitant artisanal ou creuseur, est la personne physique de nationalité congolaise autre que l’agent de l’état, le magistrat, le membre des forces armées qui est autorisée à se livrer à l’exploitation artisanale dans les zones déclarées ouvertes à l’exploitation par arrêté ministériel.
Ces exploitants sont autorisés et obligés de vendre leur production aux négociants ou directement aux comptoirs agréés.
Le négociant est la personne physique de nationalité congolaise qui est autorisée à acheter le diamant auprès des creuseurs pour les revendre au comptoir agrée. Il existe deux catégories de négociant, les  négociants de catégorie A ou B.

Le négociant de catégorie « A » opère dans les chantiers d’exploitation tandis que celui de catégorie B achète le diamant dans les minis marchés.

Les deux catégories ne peuvent exercer leurs activités qu’en vertu d’une carte de négociant délivrée par le ministre de mines.

Le comptoir est une personne physique ou morale de droit congolais qui est autorisée à acheter le diamant auprès des creuseurs et ou de négociants. Il est autorisé à exploiter son produit après expertise par le développement du diamant congolais (DDC) et paiement de la  taxe calculé sur la valeur expertisée.
Les comptoirs n’exercent leurs activités que moyennant l’obtention d’une licence délivrée par le ministre ayant les mines dans ses attributions.

Le régime fiscal, douanier et parafiscal applicable à l’exploitation minière artisanale aux  négociants et aux  comptoirs agréés, c’est le régime de droit commun,  à l’exception des impôts,  taxes, impôts et redevances qui seront indiqués ci-après.

Conformément à l’article 237 du règlement minier, le ministre des mines fixe par voie d’arrêté, le taux, l’assiette et les modalités des taxes.


§  le droit d’entrée pour les réactifs (fixé par arrêté ministériel).
§  la taxe rémunératoire pour la carte d’exploitant artisanal, cette taxe est payée annuellement et est fixée à 25$ US
§  impôt professionnel sur les rémunérations et impôt sur le chiffre d’affaires à l’intérieur fixé conformément au décret loi n° 086 portant régime fiscal applicable aux petites et moyennes entreprises en matière d’impôt professionnel sur les rémunérations et de l’impôt sur le chiffre d’affaires à l’intérieur.
2- pour les négociants :
Ces opérateurs miniers sont soumis au paiement de la taxe rémunératoire annuelle fixée comme suit :
§  négociant de catégorie A : 500 $
§  négociant de catégorie B : 3000 $

Ils sont également redevables des impôts suivants :

§  impôt professionnel sur les rémunérations et
§  impôt sur le chiffre d’affaires à l’intérieur (fixé par arrêté ministériel).
 3- pour les comptoirs agréés
Ils supportent les taxes et impôts suivants :

§  la redevance annuelle anticipative à payer au trésor public, lors de l’agrément du comptoir et du renouvellement de celui ci : 200 000 $
§  la caution à payer lors de l’agrément : 50 000 $
§  la taxe sur la carte d’acheteurs : 3 000 $
§  la taxe sur la carte d’acheteur supplémentaire (à partir de la 11ème carte) :
  15 000 $[6]
§  la taxe d’intérêt commun de 1% sur les transactions d’or et de diamant.
§  la taxe rémunératoire sur la carte de travail des étrangers.
§  les impôts réels (impôts fonciers, impôts sur les véhicules et la taxe spéciale de circulation routière, l’impôt sur les concessions minières et hydrocarbures).
§  Impôt cédulaire sur les revenues (impôt sur les revenus locatifs, impôt professionnel sur les rémunérations, impôt exceptionnel sur les rémunérations des expatriés).
Jivet NDELA KUBOKOSO
Avocat
                                                                                                              Professeur des Universités
                                                                                              Droit OHADA - Droit Minier et Droit des Hydrocarbures
                                                                                              Expert et Mandataire près des Tribunaux de Commerce.
j.ndela@yahoo.fr





[1] Féderation des entreprises du Congo (FEC) chambre des Mines -  rapport sept 2016
[2] Guide de l’investisseur du secteur de mines (Ministère des Mines).
[3] Article 198 du code minier.
[4] Article 235 du code minier
[5] Article 541 al 3 du règlement minier
[6] décret n° 038/2003 du 26 mars 2003